samedi 11 mars 2006
Grand-Guignol
Bonjour
Tiens, j'oublie toujours de dire bonjour.
Je tiens à prévenir ceux qui auraient pris au sérieux mes promesses orthographiques du premier message que cette fois-ci, je décline toute responsabilité pour une raison valable : hier soir, à la soirée crêpes (que c'était sympa ! ceux qui l'ont ratée, vous pouvez vous en mordre les doigts jusqu'à l'omoplate), je me suis mis de la confiture sur les doigts et j'ai utilisé l'ordninateur (entre autres pour voir les exploits d'Hélène Macquart sur Viaduc), et j'ai étalé de la confiture sur la touche retour/effacer, ce qui fait que si je veux l'utiliser, j'ai les doigts tout pégueux (tiens, c'est pas dans le dictionnaire pégueux), et c'est pas agréable.
Je suis spur que vous comprenez. Et voilà, une erreur. je suis vraiment désolé, je n'y suis pour rien.
Bon, bref, comme vous l'avez reconnu, je vais parler aujourd'hui de mes visites successives au sein des deux chambres qui composent notre parlement qu'on paie avec nos impôts, enfin pas moi parce que je paie pas encore d'impôts mais ça ne saurait tarder, enfin il faut encore que je sache où je vais me retrouver en stage mais que voulez-vous, elle est en vacance celle qui doit me dire ça alors ça n'arrange rien, d'autant plus qu'il fait pas super beau temps et donc à moins qu'elle soit loin, elle doit pas vraiment profiter du soleil et ça c'est ballot.
Petit test : la photo, assemblée ou sénat ? Tic, tac, tic, tac, tic, tac. Tiens, il faudrait un jour que quelqu'un étude pourquoi on dit toujours tic avant de tac et pas l'inverse.
Je vais essayer pour expérimenter :
tac tic tac tic tac tic.
Ah ah ! Vous donnez votre langue au chat ? lequel, clairon ou alfredo?
je rigole, c'est le sénat bien sûr. A quoi est-ce qu'on le reconnaît ? Les statues derrières. Il y a Turgot, Colbert, et d'autres. D'ailleurs Colbert, pour une république... Il y a même pire, si vous avez une bonne vue, en haut à droite, vous pourrez voir une peinture représentant... St Louis sur son trône. C'était bien la peine de faire la révolution, 93, Ah ça ira ça ira ça ira tout ça pour en arriver là.
Passons.
Ah si, encore une chose, mon prof a trouvé la salle très moche. Ce sont ces propres termes.
Oui car j'ai visité le parlement (en entier donc) dans le cadre d'un cours, pour mes études quoi.
Non, ce n'est pas un cours d'instruction civique de lycée, je ne suis pas là dans le rôle du petit provincial monté en TGV à paris avec sa classe pour voir la cité des sciences, le musée du louvre, le métro, dormir dans une auberge de jeunesse et manger au ru en embêtant les honnêtes gens, ça j'ai déjà donné.
Je suis en école d'ingénieur, à Paris, mais voyez-vous, ce n'est plus ce que c'était ça ma bonne dame. Pendant que l'honnête contribuable croit que ses deniers paient la formation de brillants ingénieurs contructeurs de machines compliquées, de mines, de ponts, de centrales de toutes sortes, bref, des gens ingénieux qui rendront leur vie plus confortable grâce au miracle de la science, en fait, mon cursus en ce moment, c'est plutôt droit (du travail, commercial, contrat international), comptabilité (pouah), Shakespeare, allemand et institutions politiques.
Et, merveilleuse transition, c'est dans le cadre de ce dernier cours que la visite de ces deux augustes assemblées (c'est ce qui est marqué sur la brochure) s'est effectuée.
C'est pourquoi juste avant une visite j'ai suivi une conférence où un gars nous a prévenu : l'assemblée, le sénat, c'est Grand-Guignol.
Ca on le sait. On a la télévision, on a déjà vu tout le monde se chamailler gentiment façon cour de récré, mais le voir de ses propres yeux a quand même son charme.
L'Assemblée nationale
Somme toute assez décevant. Un président qui n'est pas le président, un ministre inconnu au bataillon (celui de la recherche), treize seconds couteaux dans l'hémicycle et le vote d'un article sur l'évaluation des chercheurs. Pas étonnant que l'audience de france 3 laisse parfois à désirer.
Ce qui était quand même marrant à voir c'est la façon dont le vote des amendements s'effectue.
Tout est joué d'avance, tout le monde sait à l'avance quels amendements vont être vôtés ou pas, et donc le président ce contente de dire d'une traite :"je soumets au vote l'amendement est rejeté" alors que personne n'a eu le temps de bouger le petit doigt.
Exception notable : une amendement souhaité par le rapporteur de la commission (UMP) et rejeté par le ministre (UMP lui aussi). Là le vote a compté et figurez-vous que le gouvernement a été désavoué, les députés votant à l'unanimité (c'est à dire treize voix) pour.
Palpitant tout plein.
Une chose à savoir c'est qu'il est en fait beaucoup moins ennuyeux d'être dans l'opposition que dans la majorité : s'opposer implique d'aller au micro, de hausser la voix, de tâcher d'être convaincant (même si ça sert à rien, mais "c'est encore bien plus beau lorsque c'est inutile") alors que les gens dans la majorité, on sentait clairement qu'ils avaient été tirés à la courte paille pour faire acte de présence : "Maurice t'as perdu j'espère que t'as acheté des journaux, ça finit à trois heures du matin".
Bref, pas le meilleur moment pour visiter l'assemblée.
Le sénat
Là on s'est bien rattrappé. En effet, nous y sommes allés jeudi après-midi et le jeudi après-midi, c'est l'effervescence au sénat car il y les questions au gouvernement. On a mis ça le jeudi car ça leur rappelle les jeudis après-midi de leur enfance où déjà ils s'amusaient comme à la maternelle. Là, tout le monde met son sonotone, enfourche son déambulateur et court, enfin se déplace vers son fauteuil fait sur mesure. Que voulez-vous, les privilèges n'ont pas tout à fait disparu. Je me moque des sénateurs et c'est vrai que c'est un peu vache, ils font des efforts pour se rapprocher des vraies gens : tenez, récemment, l'âge limite pour devenir sénateur est passé de 35 à 30 ans. Place aux jeunes ! Haro !
Pardon, une limite supérieure ? Euh, à l'étude.
Je raille, je raille, et pourtant je ne travaille pas à la sncf.
Avançons.
Après un petit temps d'attente avant de pouvoir rentrer (on entendait des clameurs à l'intérieur, façon jeux du cirque pour ceux qui avaient pas de tickets et qui attendent dehors) nous pénétrons enfin dans la salle. Et là, nous n'avons pas été déçu.
Plus de la moitié de la salle remplie (trop fou !), et des ministres qu'on connaît, parmi eux leur premier. On a eu de la chance d'ailleurs, deux minutes après, une sénatrice communiste posait la question que tout le monde attendait sur le CPE. Il s'est levé, a blablaté, et là, c'était beau à voir : alors qu'en coulisse ça complote grave (on le soutient ? on le soutient pas ?), là, c'était standing ovation. Applaudissements, cris, bravi, bravo, t'es le meilleur, on va gagner, ouais Slash ouais! (non ça vous pouvez pas comprendre). C'était "papy se rappelle des ses concerts d'antan" et tape dans ses mains. L'opposition bien sûr huait. Guignol, exactement. Ce serait marrant qu'un jour, un premier avril par exemple, ils décident d'inverser les rôles, une fois pour rire.
Bref, le discours passé, la photo prise, il s'est rassi et on a eu droit à quelques questions de moyenne importance. Juste un détail, vous allez dire que je la ramène un peu, mais le ministre de l'économie et des finances fait des fautes de français.
Si !
Il a dit par deux fois "après que la je sais plus trop quoi ait examiné" et ça quand même, de la part de 99% des gens oui, mais un ministre quand même ! Où va le monde ?
Bon donc l'excitation était retombée (peut-être que les médecins de ces messieurs dames demandent expréssément au président d'espacer les périodes d'effervescence pour permettre de faire baisser leur tension) et vraiment bien retombée : une sénatrice s'est mise à poser une question relative à l'impact sur les collectionneurs d'armes de catégories 3 et 4 de la loi sur la sécurité intérieure votée, si j'ai bien compris il n'y a pas très longtemps. La question était posée au ministre de l'intérieur qui avait bien trouvé son moment pour partir aux antilles.
L'auguste assemblée se mettait petit à petit en mode veille quand derrière le discours ennuyeux de la madame ont fusés depuis un fauteil de l'opposition (je n'ai pas vu lequel, la vue était cachée) les trois mots suivants :"et le clémenceau !".
C'était même pas une blague complète, tout juste une idée, une amorce. Il n'empêche, l'explosion fut générale quoiqu'à degrés (sûrement les gens qui n'avait pas tout de suite rebranché le sonotone et qui avaient besoin d'être informés). On glosait, on ricanait, on rigolait grassement. On répétait : "le clémenceau, le clémenceau, le clémenceau !", toujours sans réussir à formuler une vraie blague. Qu'importe, on avait une ébauche de bon mot. Privilège de la démocratie, rire entre soi de ses avortons de mots d'esprit; du temps de Colbert, il fallait un trait bien plus élaboré.
L'ennui, c'est qu'au temps de Colbert, on ne connaissait pas encore Clémenceau, et encore moins les porte-avions.
Bref, le président a appelé à un peu d'élégance, et tout s'est continué gentiment jusqu'à la fin. Puis, l'heure de la récré ayant sonné, tout ce petit monde s'est dirigé à un rythme de sénateur évidemment vers la sortie.
Vous pensez : le président avait dit qu'ensuite venait une discussion de projet de loi ! Et Robert avait laissé les pailles dans son bureau !
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6 commentaires:
Ouais bones ouais !
Moi je peux que vendredi (tu l'as cherché seb, tu vas en avoir des commentaires qui ne veulent rien dire...).
Pour la soirée d'adieur,plutot mardi ou mercredi après 21h... ou bien vendredi en dernier recours mais dans ce cas je renoncerai à dormir et je dormirai dans l'avion !
Fabien
soyez gentils, dites qui vous êtes comme fabien, sinon j'ai aucune preuve que vous n'écrivez pas deux fois
vendrediiiiiiiiiiiiii (ou a la grande grande grande rigueur mardi, mais ca m'arrange pas parce que j'avais prévu de voir qqn d'autre (je vous laisse deviner qui...))
je peux mardi mercredi et jeudi mais mercredi et jeudi je rentrerai tot(pales)
Bisous Emilie
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