mardi 21 mars 2006

Le monde merveilleux du travail moderne

Deux jours de mutisme sur ce blog.
Avouez que vous n'en pouvez plus et que c'est rampant que vous quittez votre PC pour votre frigo car il faut bien s'alimenter, même si cela vous empêche d'actualiser cette page pendant cinq minutes horribles durant lesquelles vous vous dites : "il a mis à jour, il a mis à jour ! et je rate ça!"
L'explication est très simple, j'ai commencé un stage et, comme dirait quelqu'un, "ça décoiffe !".
C'est qu'il s'en est passé des choses depuis lundi.
Dès le petit matin, la résidence étudiante ou je vis a trouvé de quoi marquer le coup. La douche à l'eau froide juste avant de partir a effectivement des vertus toniques et traumatisantes. S'ils craignaient que j'oublie ce jour...
Me voici sur la place : mon lieu de travail, tout beau, tout chaud (je veux dire neuf mais on s'est compris), en verre, avec vue sur, euh, certains ont une bonne vue mais personnellement j'ai eu droit jusque là à une vision panoramique sur des voies de la SNCF (mais c'est fait pour : changer quelqu'un de vue, dans le bon sens, c'est le promouvoir sans débourser un centime (et c'est donc exonéré de charges) , dans le mauvais sens, c'est un signal : gros looser, t'attends quoi pour te barrer ?). J'ai appris ça à l'école. Si.
Bon, un bâtiment moderne, vous allez me dire c'est palpitant tout plein. On en est tout décoiffé, ô la la, ô la la.
Riez, bourreaux bouffons !
Quelqu'un te vengera pauvre France abbatue,
Ma mère, et l'on verra la parole qui tue
Sortir des cieux profonds.

Non, c'est pas ça.
Mille excuses.

Passons.
Préparez-vous psychologiquement, ça va donner.
Voilà : personne n'a de bureau.
Dans l'entreprise de grand-papa (ou de papa, ça risque d'en vexer certains), chacun avait une pièce à lui, un bureau quoi, avec ses calendriers placardés, ses photos au mur, ses posters, ses cartes postales (y avait raymond ou un autre qui en envoyait des salaces, ah lui dis donc alors quel rigolard ! pff !). Un vrai petit chez-soi quoi.
Dans l'entreprise de papa (ou de frérot), il y a un open space. On se voit tous, quand on fait coucou à quelqu'un, 90 personnes vous répondent. On peut poser ses photos sur son bureau rien qu'à soi. Quand Germaine téléphone à côté c'est pénible mais en même temps, on peut apprendre des ragots.
Dans l'entreprise du troisième millénaire, il n'y a pas de bureau.
Alors vous allez me dire : Sébastien, tu t'égares. Si c'est le troisième millénaire, c'est avant Jésus Christ, quand les cours d'Akkadien avaient lieu à même le sol. Il n'y a pas de bureau, ça n'en est que plus sympathique, tous en rond à travailler assis en tailleurs dans la gaieté originelle !
Vous auriez mal compris.
Quand vous arrivez le matin, vous vous connectez à une borne, ou vous allez voir une gentille madame et vous réservez pour la journée un desk (un bureau quoi). Mais il n'est pas à vous ce bureau, vous pouvez en changer tous les jours. Hier j'étais en 525XA, aujourd'hui en 425KE.
Comment est-ce possible ? C'est diablerie!
Meuuuh non, c'est très simple, la première chose qu'on vous donne quand vous arrivez tout beau tout chaud, que vous sentez bon le sable chaud, en fait en costume cravate (la bleue aujourd'hui, d'une élégance...), c'est un laptop (ordinateur portable pour les non initiés). C'est votre seul outil de travail. Du papier, des crayons ? Fi donc mon brave, on est plus aux Middle Ages.
Et oui, le monde moderne, c'est le nomadisme absolu : votre bureau c'est votre ordinateur, quel que soit le support, table, genoux, tablette du TGV ou autre. Et donc même au siège de votre entreprise, vous n'êtes que de passage.
C'est fou non?
Je rassure tout le monde, je n'ai pas encore eu droit à la mure noire, et c'est tant mieux !

De même, je tiens à tranquiliser ceux qui voient juste et loin : on trouve toujours du vrai papier aux toilettes. Ils se laissent encore de la marge pour innover.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vive la froideur des entreprises françaises du 3ème millénaire !!

Rien ne vaut son p'tit box perso américain avec ses cloisons à mi-hauteur et sa moquette au sol pour travailler dans de bonnes conditions...(sans oublier son gallon quotidien de café)