mardi 14 novembre 2006
Evaluons les coûts : le retour de la chaussure !
Un ticket de caisse et quatre coûts différents possibles rien que pour cette malheureuse troisième paire de chaussures : 30$, 0$, 20$, 22,50$, on pourrait même rajouter l'avis de mon père donné en off : 90$ ! J'aurais également pu vous demander dès la première fois le coût attribué à chacune des trois paires, on aurait peut-être eu encore plus de combinaisons différentes proposées.
Ce qui est rigolo c'est que dans le premier message il y avait débat mais dans le deuxième, consensus absolu sur la solution d'Audrey. Vous allez me dire que le problème n'était pas exposé de la même façon, certes, mais dans les faits, l'achat est strictement identique dans les deux exposés : les mêmes paires de chaussure avec les mêmes promos, la facture ne change pas, bref, c'est la même configuration et la même question : que coûte chacune de ces trois paires ?
Vous voulez mon avis ? Je vous préviens, vous allez être déçus, je vais prendre un ton très professoral, vous allez peut-être trouver ce blog prétentieux alors je vous en conjure, revenez quand même demain, on parlera du divorce de Britney Spears ou de la tarte aux pommes que j'ai faite, enfin des trucs bien frivoles.
1) il n'y a pas de bonne réponse à ce problème,
2) la seule chose sûre et certaine à répondre c'est "ça dépend, on a besoin d'infos supplémentaires"
3) et encore...
Je m'explique :
1) comme dirait un monsieur à chapeau (ne cherchez pas à comprendre), "le coût d'un bien n'existe pas". Renversant n'est-ce pas ? Il veut dire par là qu'on ne peut pas in extenso associer un coût à la paire de chaussures de même qu'à n'importe quel bien ou service en ce bas monde, chose que je vous ai pourtant demandé de faire. Et oui, je suis horrible n'est-ce pas ? Tout ce temps je vous ai regardé vous démener en sachant pertinemment que votre réflexion était vouée à l'échec. Gniark gniark gnark ! Je suis un monstre.
2) En effet, on ne peut définir un coût qui tienne la route à un bidule quelconque qu'en comparant deux situations : dans une situation on a le bidule, et dans l'autre, dite situation de référence on ne l'a pas. Tout l'art est de discerner toutes les conséquences que l'achat du bidule peut entraîner par rapport au scénario de référence. C'est ce que voulait dire Audrey : si en allant à ce magasin j'avais raté l'entretien d'embauche de ma vie, la paire de chaussures m'aurait coûté beaucoup, beaucoup. En gros, un coût dépend d'un contexte, et le contexte je ne vous l'avais pas fourni mais personne n'a réagi.
Ainsi, si dans l'énoncé du premier problème j'avais clairement indiqué "mon frère achète dans tous les cas les deux premières paires" ce qui aurait été notre scénario de référence, alors rajouter la troisième paire alourdit la facture de 20$ et on peut raisonnablement considérer que c'est son coût bien que sur la facture, il soit indiqué 0$ pour la paire n°3. Ouss avait senti ce truc là.
3) oui mais voilà, se fixer un scénario de référence permettra de définir le coût d'une paire de chaussure parmi les trois, mais on ne pourra jamais en trouver un qui conduise à construire le coût de chacune des trois paires simultanément. Il y a même pire, parfois on ne peut même pas définir grâce au scénario de référence le coût d'une seule paire. C'est l'exemple extrême dans lequel je ramène les trois paires de chaussures à des amis. Le seul scénario de référence qui convienne c'est "je ramène les paires au prix du catalogue soit un total de 50 + 40 + 30 = 120 $" dont on ne peut tirer qu'une conclusion d'ensemble : grâce aux promotions, j'ai gagné sur l'ensemble 30$. Maintenant, ça ne me dit rien quant à l'imputation (la répartition) de ces économies à chacune des paires, c'est à dire le coût de chacune.
La seule chose qui nous reste à faire, et qu'on fait naturellement, c'est de construire des coûts artificiels en suivant des conventions. On le fait tellement naturellement qu'on ne se rend pas compte qu'on construit un coût parfaitement arbitraire comme le montre l'unanimité autour de la solution conventionnelle d'Audrey pour toujours le même exemple : fabriquer les coûts des trois paires en répartissant les économies proportionnellement aux prix du catalogue. Cela revient en fait à baisser la somme à payer par chacun de 25%, l'économie globale réalisée. Mais on aurait très bien pu aussi trouver d'autres solutions, comme répartir parmi A B et C les 30$ d'économies proportionnellement au prix sur catalogue de leur modèle (A payant dans ce cas 50 - (30*50/90) = 33,3$ B payant 40 - (30*40/90) = 26,7$ et C payant 30 - (30*30/90) = 20$ différent du scénario 37,5$ 30$ 22,5$ d'Audrey) ou en suivant une norme encore plus farfelue comme répartir en suivant les proportions données par les trois chiffres de ma naissance...
Voilà, moralité, c'est pas évident du tout. En cherchant bien, on doit pouvoir trouver une justification à chacune des réponses que vous avez données et moi ça me fait marrer.
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12 commentaires:
tiens, j'ai pas encore lu l'artcle, mais par défaut, je suis d'accord avec Audrey et Lionel, et contre Phleur et Fil !
:-D
Après lecture, je suis encore d'accord avec les mêmes ! Vive nous !
Non, sérieusement, 2 choses:
- on avait dit dès le début qu'on isolait le problème et qu'on trashait l'histoire des coûts annexes et coûts par manque d'opportunité...
- ta variante de la répartition d'Audrey, elle me plait bien
Enfin, un commentaire : si maintenant, tu as fait les courses pour nous 3, on te demande : "combien on te doit? on sait que t'as eu une réduc pour le global, mais on veut rien savoir, dis nous combien on te doit (et prends pas de marge :-p) !"
Que réponds-tu, Ô toi Sébastopolounetsan ?
J'ai eu la flemme de lire la fin...Par contre, j'ai lu un article célèbre il y a un moment, qui s'appelle justement "le coût d'un bien n'existe pas". Il donne des exemples de bicyclettes, je crois, etc. Tu l'as lu ?
Biz
PS : au fait, c'est vraiment utile la "word verification" pour mettre des commentaires ? C'est dur comme exo, je me plante à tous les coups.
coucou,
pour ouss : je ferai sûrement la répartition d'Audrey, sauf si pour une raison ou pour une autre j'ai envie de privilégier/défavorser qqun. C'est celle qui paraît la plus naturelle et la plus équitable mais je suis persuadé que dans un autre pays d'autres répartitions viendraient naturellement à l'esprit des gens.
pour audrey : ça me vexe beaucoup que tu ne lises pas jusqu'à la fin ;-) Sinon la vérification de mots date d'un message que je m'étais fait spamer (et oui on peut se faire spamer son blog ! )
C'est marrant au fait, cette page de blog est intelligente car a reconnu la langue de mon navigateur et me parle en espagnol.
Je comprends pourquoi Audrey a dit spontanément "Word Verification" :-) !
Sinon, t'as raison de mettre cette vérification Séb, je te soutiens !
bah moi, j'en pense que de toute façon, dans cette histoire, y'a pas un rond qui ira au petit thaîïlandais qui a cousu tes godasses. Et ça c'est nul. Mais en même temps s'il fallait le payer, ça couterait plus cher...
Je l'avais dit : le coût d'un bien n'existe pas mais bon c'est facile pour moi j'ai été à la bonne école ;-).
Dans tous les cas félicitation monsieur Guiffault, vous venez de remporter votre place en tan tque thésard au CGS ! Le monde entier vous jalouse et vous envie...
en même temps, on va peut-être éviter un article sur la comptabilité générale !
Comme devrait dire le vieux monsieur à chapeau (ses victimes l'auront reconnu), le coût d'un bien n'existe pas et le voyageur de Calais fait chier. Ceci dit, je me soutiens moi-même (Philou, je t'aime) et suis vexée d'avoir été mise dans le paquet du consensus autour d'Audrey. Combien va te coûter la réparation de cet oubli? (indice: une boîte d'aspirine - ou de chocolat au choix)
Fleur, mille excuses !
Phylwhyte, t'as une touche !
Un blog entremetteur, très bon concept !
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