samedi 27 mai 2006

Mai pluvieux, mai cinéma, désolé, j'ai pas trouvé mieux

Ces temps ci, on comprends mieux pourquoi le festival de Cannes a été organisé en Mai: c'est parce que comme c'est le plus moche mois de l'année, les gens vont au cinéma tromper leur envie de traquer et de foutre une raclée à l'imprudent qui a osé chanter "le joli mois de Mai". Etant comme le commun des mortels et ayant encore les moyens de me payer l'entrée (on va bientôt passer le cap des 10 euros la séance dans la ville capitale, et après ils viendront se plaindre que les honnêtes gens téléchargent sans vergogne), je n'ai donc jamais autant hanté les salles obscures que ce mois-ci.
Bon, arrêtons de parler comme les journalistes qui connaissent deux synonymes pour cinéma (salles obscures et grand écran), et passons au vif du sujet : quels sont les films biens et quels sont les films pourris ! Une critique purement gratuite du travail de toute une année d'une équipe, y a que ça de vrai !

- Vous connaissez déjà mon sentiment sur Mission (Im)possible III. Allez-y si vous avez un examen de chirurgie cardio-vasculaire lundi ou bien un repas de famille pesant à rater, sinon, il y a mieux.
- Quatre étoiles, film prétentieux au premier abord vous en conviendrez (donner comme titre à son film la critique qu'on aimerait qu'il ait) jouit d'un handicap de taille : sa bande-annonce absolument dévastatrice. Elle annonce un film de midinette, ou un couple passe son temps à se chamailler et à rigoler dans le même plan. Insupportable. Je m'y suis retrouvé par hasard car Hélène Macquard et son amie Fleur, en supériorité numérique en avaient décidé ainsi. Et là surprise : ce n'est pas du tout la bande annonce. En fait, les personnages sont des arnaqueurs, et il y a un ancien pilote de formule un benet au milieu qui se fait plumer, c'est très drôle.
- Inside Man est très bien, mais j'ai déjà écrit quelque chose dessus (comme quoi, les gens qui me reprochent de ne pas écrire assez, vous avez tout faux !)

Bon, là, ça commence à dater un peu. Les films plus récents maintenant.

- Volver : pressenti pour être la palme d'or à Cannes, il le mérite indéniablement, mais en même temps, ce serait vraiment la solution de facilité. C'est un très bon film, du plus pur Almodovar, comme s'il avait lui-même voulu condenser dans un film tout son cinéma : le film ne montre à l'exception de quelques violeurs en puissance que des femmes, le scénario est impeccable, les actrices parfaites à tout point de vue, l'humour est là, c'est aussi attachant, bref, c'est parfait. En plus, si vous voyer Christian Clavier au cinéma...
- Donc Volver est à voir, mais personnellement, si j'étais président du festival de Cannes, ce qui arrivera bien un jour, il suffit que je prenne quelques mois pour créer un chef-d'oeuvre du cinéma et être ainsi reconnu par mes pairs, bref, si j'avais à décider, je donnerais la palme d'or à Marie-Antoinette. D'abord, pour faire comprendre à ces pisseux de critiques qui avaient sifflé le film à Cannes qu'il faudrait peut-être qu'ils rentrent chez eux et qu'ils se trouvent un vrai travail parce que là, ça va plus être possible. Ce qui est le plus drôle, c'est que leur camarades restés à Paris pour faire les critiques des journaux ont eux félicités le film. Les caprices de critique, c'est ce qu'il y a de plus pathétique.
Bon bref, donc, pourquoi ce film ? Et bien il est assez surprenant. Je préviens tout de suite les amateurs de films sur la révolution, "Ah ça ira ça ira ça ira" ou les fans de Saw, le film qui règle définitivement le problème du manque de place pour les pieds dans les avions, ce n'est pas un film sur 1789 et tout le tralala, et l'on ne vois pas l'ombre d'une guillotine. C'est un film sur Versaille, et un très bon. La reconstitution historique est absolument impeccable. Tout est tourné à Versaille, c'est à se demander si les acteurs ne dorment pas dans la chambre du roi, ce qui me paraît quand même un peu gros.
Le deuxième intérêt du film, c'est son caractère innovant : la bande son hard rock à l'époque des menuets passe comme une lettre à la poste (ça me fait penser que j'ai une lettre à envoyer d'ailleurs), et il y a plein de petites choses comme ça qui font qu'on sent que la réalisatrice a du talent. Bon, il y a quelques petites inexactitudes historiques mais c'est tant mieux : par exemple, il est tout à fait faux que Marie-Antoinette ait été belle et gracieuse, sa mère, la très douce et maternelle Marie-Thérèse d'Autriche lui aurait écrit quelque chose du genre : "ma pauvre fille, quand on est moche comme toi, on ne peut compter que sur son intelligence, alors arrête de faire ta conne". Marie-Antoinette est le plus bel exemple historique de fille qui n'a pas écouté sa moman.
Or donc, j'ai bien aimé, je trouve que le roi de france joue très bien le Louis XVI empâté (ce n'est pas le même genre de prestation que le Fabien australien), et l'ensemble souffre tout juste d'un esprit un peu trop américain, sûrement dû à la VO et aux multiples "May I present you madam the Diouchess dao Chouaseuille".

Je viens de me relire et me rends compte que c'est consensuel à souhait tout ce que je viens de raconter : on dirait un vrai critique de cinéma !

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