dimanche 14 mai 2006

La fraternité du chauffeur de bus

Bonsoir à toutes et à tous.
J'aurai besoin ce soir de l'expertise de tous nos fabuleux lecteurs disséminés aux quatre bouts du monde.
Vous l'avez sûrement remarqué comme moi, lorsque vous êtes dans un bus et que vous croisez un autre bus, par exemple un bus de la même ligne à contre-sens, les chauffeurs invariablement se font un petit signe de la main. Depuis que je suis usager des lignes 27 et 89 de la Régie des Tranports Parisiens que je salue au passage (ils n'ont pas fait grève pendant le CPE, c'est des gens bien), je n'ai jamais, je dis bien jamais, vu mon chauffeur du moment ne pas respecter ce rituel. C'est à se demander si quand ils se croisent à Carrefour, ils ne le font pas aussi.
Alors, questions : est-ce partout pareil ? On n'analyse pas en effet ce genre de phénomènes sociologiques profonds en se contenant à l'hexagone. Et maintenant pourquoi ?
Je risque deux explications :

1) Occultisme et Danbrownisme
Les chauffeurs de bus font partie d'une société secrète millénaire établie par les charetiers de St Jean d'Acre en charge de l'acheminement de l'or des Templiers qui oeuvre dans l'ombre depuis tout ce temps avec un but que le commun des mortels doit ignorer : créer l'apocalypse des temps modernes : l'Ultime grêve. Leur petit signe de main est en fait un signal puissant : le jour où l'un des leur (leur chef) ne le fera plus, la nouvelle, le signe manquant, se répandra dans le monde entier des chauffeurs de bus comme une traînée de poudre et le monde retiendra son souffle. Des forces occultes enfouies depuis des siècles réapparaîtront, mes cds volés aussi au passage, et l'Occident chrétien devra se mettre au vélo et au roller avec en tête une révélation bouleversante : Jésus était en fait une femme qui répondait au nom de Georgette.

2) Hollywood et chewing-gum
Depuis le film Speed, la préfecture de police de Paris redoute par dessus tout, outre un lâcher de taureau rue de Rivoli, un remake grandeur nature de ce film, opus hollywoodien salué par la critique pour son caractère innovant : un bus explosait s'il descendait en deça d'une certane vitesse et un héros bien sous tout rapport sauvait tout le monde : la belle jeune fille pleine de courage qui s'était retrouvée par hasard au volant, les gentils et innocents usagers qui n'en demandaient pas tant (dans le désordre : le vieux grisonnant, la mère enceinte, la petite fille, le jeune cadre dynamique qui au début est un connard mais qui en fait à la fin verse sa petite larme comme les autres, la vieille un peu sourde qui met du temps à comprendre mais qui est plein de sagesse, le quinqua moustachu qui dit qu'on va tous mourir mais non faut pas dire des choses pareilles, le jeune black qui a un casier mais mec ça c'était quand j'étais jeune j'avais fait des conneries mais maintenant je suis rangé et qui en fait est un bon gars) tout cela bien sûr en contact permanent avec le bon noir de service agent de police blasé de son état qui le matin même, harassé de fatigue qu'il est parce qu'il ne dort plus depuis cette terrible affaire où une moto-crottes avait explosé car elle allait au dessus de 25 miles par heure, avait rendu son badge à son chef qui a refusé sa démission. L'important dans ce genre de situation, c'est de la repérer au plus vite (sinon votre bus explose et vous accusez injustement Al Quaeda, ça fait désordre) Donc, habiles, nos hauts-fonctionnaires ont donné comme consigne aux chauffeurs de trouver un signe secret que chaque chauffeur doit faire quand il en croise un autre comme ça, si l'autre vous toise avec son regard vide de tueur psychopate qu'il est sans faire le signe attendu, vous n'avez plus qu'à appeler le GIGN et tout finit bien.

Si vous vous voulez formuler d'autres conjectures, n'hésitez pas à laisser un commentaire.
Mata ! comme disent les nippons (ils ont des tonneaux ronds, vivent les ...)

Aucun commentaire: